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La population aiguèzoise a répondu une nouvelle fois massivement pour commémorer le souvenir de ceux qui ont souffert durant la grande guerre et se remémorer le souvenir des 25 enfants du village qui ont fait le sacrifice de leur vie pour permettre un monde meilleur. Les victimes des autres conflits ont également été évoqués.

Le drapeau tricolore était comme à l'accoutumé porté par Jean Ventajol. La cérémonie aiguèzoise a été marquée par un dépôt de gerbe au monument aux morts par le maire et les enfants, une minute de silence ponctuée par la Marseillaise entonnée par tous, la lecture d'un poème par les enfants du village accompagnés par Julie Dibon enseignante à l'école de Saint Julien de Peyrolas, la lecture du discours de la ministre de la défense par Patrick Lefrançois, l'appel aux enfants du village morts pour la France. Le maire a clôturé cette cérémonie par un mot personnel.

La participation de plus de 50 aiguèzois met en exergue l'attachement de la population à perpétuer le souvenir de ceux qui ont sacrifié leur jeunesse, et souvent leur vie, pour conserver la liberté. Un constat qui souligne l'importance de certaines valeurs et honore les aiguèzois.

Qques photos de la cérémonie :

1regroupement place
2defilé
3defilé
4entrée drapeau cimetière
5entrée cimetière
6entére cimetière
7cimetière
7maire enfants drapeau
8cérémonie
9lecture enfants
10 pot amitié
11pot amitié
  • 1regroupement place
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  • 4entrée drapeau cimetière
  • 5entrée cimetière
  • 6entére cimetière
  • 7cimetière
  • 7maire enfants drapeau
  • 8cérémonie
  • 9lecture enfants
  • 10 pot amitié
  • 11pot amitié
  • Mot du maire :

    Mesdames et messieurs, chers amis Aiguèzois,
    Il y a 100 ans.
    La France et notre petit village d’Aiguèze célébraient le premier anniversaire de la fin d’une guerre meurtrière.
    Le tribu avait été lourd pour le monde, le pays et les villages de France, Aiguèze avait perdu 25 des siens. Les pas et les voies des morts résonnaient encore dans les maisons, leur absence restait cruellement ressentie pour subvenir aux besoins des foyers comme pour aider à l’éducation des enfants même si les femmes avaient su faire face aux difficultés.
    Le pays était libéré du joug de l’occupant, le peuple pouvait enfin vivre sans se préoccuper de savoir si des enfants du pays allaient encore tomber sous les balles ennemies.
    Le pays bénéficiait enfin d’une paix et d’une liberté tant espérées.
    Aujourd’hui, 100 ans après, malgré de très nombreuses interrogations sur l’avenir du monde et l’évolution climatique, sur ce qui semble toujours être injuste, sur la couleur du cheval de tartempion 4… et de très nombreux sujets d’insatisfactions sociétales, il semble important de s’interroger de ce que nous avons fait de tant de sacrifices, de s’interroger sur les évolutions de notre société, de se poser des questions sur nos choix.
    Au début du 20°siècle, notre pays était à la pointe dans de très nombreux domaines : culture, art, industrie, agriculture, textile, mode ….et l’art de vivre à la française issu d’une tradition séculaire était envié. Chacun avait un emploi, parfois précaire mais permettant une vie familiale équilibrée. A cette époque, les français savaient s’engager pour autre chose que leur seul intérêt, ils respectaient les institutions.
    Force est de constater que le monde a évolué, sous arguments de progrès nous avons mondialisé, nous avons industrialisé à outrance, nous avons virtualisé notre vie, nous avons dématérialisé nos actes. L’homme n’est plus au cœur de la société ; il a été remplacé par la productivité et la recherche d’intérêts.
    Il est malheureux de constater que les choses semblent encore s’accélérer. Tout aujourd’hui écarte le côté humain de nos modes de vie comme de ceux de gestion. Perte des valeurs institutionnelles de nos petites communes au détriment d’entités importantes mais aussi plus impersonnelles, perte de repaires pour une majorité de nos concitoyens, offres toujours plus alléchantes mais toujours plus onéreuse de produits de consommation, difficultés de trouver un emploi stable ou un logement décent, entraînent la société dans un tourbillon d’insatisfaction et de révolte.
    Pour autant il ne faut pas tomber dans le pessimisme et faire sienne la citation d’Albert Camus : « L’habitude du désespoir est plus terrible que le désespoir lui-même ». Prenons plutôt exemple sur celle de Talleyrand « Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console ».
    Réagissons et apprenons à apprécier la chance que nous avons de vivre dans un pays tel que le nôtre, dans un village agréable, profitons de l’instant présent pour renforcer le partage, la convivialité. Pour notre bien-être, pour transmettre la culture du bien vivre, pour valoriser notre village, continuons à nous rassembler autour de moments agréables et de projets.
    Le même Talleyrand disait : « Ne dites jamais du mal de vous, vos amis en diront toujours assez ». Amis ou connaissances, personnes bien ou mal intentionnées, voisins, chacun exprime un avis sur chacun ; que l’expression de cet avis reste toujours réfléchi et responsable. Laissons dans leur négation ceux qui ne sont capables que de critiques négatives sans savoir ou croyant avoir la connaissance des choses ; ils s'enferment seuls et n'obtiennent l'adhésion que de ceux ayant la même étroitesse d'esprit.
    Sachons rester positifs pour vivre ensemble le présent, et construire un avenir meilleur pour ceux qui arrivent.
    Enfin, je tiens, ici, publiquement, à remercier tous ceux qui à travers nos associations ou dans leurs actions quotidiennes participent au maintien des valeurs qui doivent unir les hommes. Je tiens aussi à remercier l'ensemble des élus et du personnel comunal pour leur dévouement et leur engagement au service de la commune et de la population.
    Merci de votre présence, merci de votre attention.

    Vive la paix, vive la République, vive la France, et vive Aiguèze.

    Aiguèze, le 11 novembre 2019.