Histoire et patrimoine
AIGUEZE fait pleinement partie des GORGES DE L'ARDECHE qui se terminent par ses falaises.
A ce titre notre village adhère au Syndicat de Gestion des Gorges de l'Ardèche qui gère la réserve naturelle. Le site a été classé en réserve naturelle en 1980 offrant ainsi une protection de la faune et de la flore locale et une garantie de conservation ce patrimoine naturel.
Notre village adhère également au Syndicat Ardèche Claire qui gère l’ensemble du bassin versant et veille aux travaux nécessaires pour une gestion quantitative (travaux et soutien d’étiage) et qualitative des eaux de la rivière Ardèche. Dès les beaux jours du printemps de nombreux pratiquants d’eaux vives effectuent la descente des gorges, un parcours de 30 kms qui s’effectue en une ou deux journées. Les bivouacs sont permis sur les aires de Gaud et de Gournier après réservation auprès des loueurs ou offices de tourisme (Vallon Pont d’Arc et Saint Martin d’Ardèche).
La découverte des gorges de l’Ardèche peut également se faire à pieds par un sentier (réservé aux personnes entraînées) longeant les berges et empruntant quelques passages à gué. La route des gorges de l’Ardèche qui serpente sur 45 kms en rive ardéchoise offre de nombreux belvédères aux vues exceptionnelles.
L’ouverture du site du Pont d’Arc et du facsimilé de la grotte Chauvet offre au visiteur un remarquable retour en arrière de plus de 35000 ans sur la vie locale. Les réservations sont obligatoires pour ce voyage dans le temps.
A l'époque où se préparait la guerre de 1914, tous les coins et recoins de terres, arrachés aux garrigues voisines, étaient cultivés. On y récoltait quelques sacs de blé, on faisait pousser quelques petites pommes de terre pour se suffire, on avait des oliviers pour s'approvisionner d'huile, des mûriers pour élever quelques vers à soie. On avait du sainfoin et une maigre luzerne pour les chèvres et les bêtes de somme.
La culture de la vigne est présente sur notre territoire depuis très longtemps, déjà en 1484 le vin-clairet et le muscadet des coteaux d'AIGUEZE étaient dignes de la table du cardinal de Tournon et de son neveu l'Evêque de VIVIERS. Cette culture a pris une extension après 1918.
Aujourd’hui, le classement en AOC et Côtes du Rhône village, faisant suite à des efforts de sélection des cépages et de vinification, permet de la production de vins de haute qualité.
Le pont suspendu :
Le pont suspendu est le trait d’union entre les 2 communes séparées administrativement depuis 1789, entre les 2 départements du Gard et de l’Ardèche et les régions Languedoc Roussillon et Rhône Alpes. Sa construction a commencé en octobre 1903, il a été achevé et ouvert officiellement à la circulation en Octobre 1905.
Il a été inauguré pour son centième anniversaire en juillet 2005 ! Il faut dire que le budget avait été particulièrement entamé par ce fichu pont de pierre construit à partir de 1890, inauguré le 15 Avril 1895 en grandes pompes et emporté par la crue terrible de l'Ardèche dans la nuit du 28 au 29 Septembre 1900.
Le hameau de la roquette :
Les enfants de la Roquette, hameau formé de maisons «fermes» disséminées venaient à l'école d'Aiguèze à pied en empruntant le chemin qui est maintenant balisé en jaune. Ils passaient notamment sur le petit pont de pierre à Mardissac.
On note l'ancien four à pain, restauré par l’association Culture loisirs et patrimoine, utilisé maintenant pour célébrer en mai la traditionnelle fête du pain et servir de lieu de rassemblements conviviaux.
Un ancien moulin à blé, propriété privée, se trouve également en bordure du ruisseau « l’Aiguèze ». Les sources du hameau de la Roquette ont alimenté pendant de nombreux siècles les fontaines du village.
Le lavoir était installé devant la maison voisine de la mairie. Le courant d'air quand le mistral soufflait et l'eau fétide l'été ont incité la municipalité à le changer de place et le mettre derrière la mairie (dans le «jardin du garde») délibération d'Août 1910, grâce à une souscription publique. Les murs de clôture qui menaçaient de s'écrouler ont disparu, le toit a été restauré. Le lavoir qui a retrouvé un aspect proche de l’initial est alimenté par le trop-plein de la fontaine Saint-Roch.
Le DONJON et la TOUR SARRASINE restent les symboles du passé tumultueux de notre village.
Ils ont résisté aux pillards, aux sarrasins, aux Tuchins mais le temps laisse des traces et une restauration récente du socle du donjon a permis de le sauvegarder. Ils sont la fierté des villageois et l’objet de curiosité pour les visiteurs.
Ces deux vestiges imposants datent du Moyen Age. De par sa situation stratégique, situé sur un éperon rocheux constituant la falaise, AIGUEZE était tout naturellement destiné à être un CHÂTEAU FORT.
Cette forteresse appartenant au Seigneur d'AIGUEZE a été édifiée à partir du Xème siècle. Le principal front de défense dominait la rivière. Les rochers offraient de ce côté une assise solide aux remparts et aux tours.
Les murs d'enceinte subsistent toujours (le BARRY), des maisons s'y sont appuyées. On devine l'emplacement des « portails » : celui de l'Escalo : chemin d'accès à l'Ardèche et celui du « Portail Haut ».
Après la chute de l’empire romain, notre château fort a connu l’arrivée des Sarrazins entre 725 et 737. Un chef de guerre de Charles Martel, Wilhem d’Hastafracta s’est vu attribuer une vaste seigneurie dont Aiguèze où il va créer ou rétablir des fortifications pour contrôler le « gué » de BORIAN.
En 1210, après de longues années de négociations, les seigneurs évêques de Viviers acceptent de céder la seigneurie épiscopale d'Ayguèze au Comte de Toulouse.
Les XIIIème et XIVème siècles verront se développer les ordres de « templiers » et « hospitaliers » implantés dans la région. A partir de 1360, les «Jacqueries » et la révolte des Tuchins s’emparent de la forteresse d’Aiguèze.
Après le démantèlement des remparts et de la forteresse, il est procédé à partir de 1425 à la construction de nouveaux remparts afin de protéger le village. C'est aussi la construction de l'Hôpital
L'Eglise fut bâtie en même temps que le château, à l'extrémité Sud du village fortifié, l'abside reposait sur les rochers, à l'alignement des tours. Avec sa maison claustrale qui l'accole au Nord, elle constitua longtemps le prieuré St DENIS D'AYGUEZE.
Jusqu'en 1790, Aiguèze dépendait du diocèse d'UZES et se trouvait dans le doyenné de CORNILLON. Avant les travaux de mise en valeur, la seule partie vraiment remarquable de l'Eglise était, en plus de l'abside, le portail Renaissance qui date du XV siècle.
Le clocher date du XIX° siècle. Son style rappelle le gothique, l'antique et le XVII° siècle. Il est de forme carrée, à l'étage inférieur, il se continue par un dernier étage plus étroit de forme hexagonale, percé de baies ouvertes où ont pris place quatre cloches.
Monseigneur FUZET restaura l'église. Tout l'édifice intérieur fut décoré de peintures dans le style de Notre-Dame de Paris. Sur les entablements des deux colonnes qui soutiennent la tribune, se dressent les statues de St ROCH et St DENIS. L'autel, tout de marbre blanc, tient la première place par sa beauté et sa dignité.
Le clocher a été surmonté d'une pointe style basilique de Lourdes et doté de quatre cloches.C'est le samedi 24 septembre 1910 que Monseigneur Fuzet procède à la bénédiction des cloches dont les trois nouvelles qu'il a offertes, elles portent toutes l'empreinte de St ROCH. Le lendemain, dimanche 25 septembre il consacre l'Eglise.
Avec le soutien de la municipalité et des visiteurs, L'ASSOCIATION POUR L'ÉGLISE D'AIGUÈZE œuvre depuis de nombreuses années pour entretenir cette Eglise. Après la toiture, les vitraux, l'électricité, l'assainissement des murs, ce sont les peintures intérieures qui ont été restaurées. La vidéo-protection installée ces dernières années permet la journée de maintenir le lieu ouvert au public.
Borian, l'Ardèche et St Martin d'Ardèche
Les Seigneurs évêques de VIVIERS cèdent au Comte de Toulouse la seigneurie épiscopale d'AYGUEZE : Le CASTRUM et son mandement, le versant Sud du mandement de St Marcel : SANCTUS DE PETRA (St Martin la Pierre) qui formeront jusqu'au 17 Février 1790 une seule et même Communauté desservie par deux paroisses : celle d'AIGUEZE et celle de St MARTIN LA PIERRE.
A partir du XVIème siècle, les barons d'AIGUEZE préfèrent résider dans le beau château du Bousquet sur la rive gauche de l'Ardèche, paroisse de St MARTIN LA PIERRE, plutôt que dans l'austère maison forte de l'ancien château fort en ruines d'Aiguèze.
Ce séjour prolongé des barons d'Aiguèze les incita à devenir indépendants.
Après la révolution, la réorganisation administrative du pays (12 novembre 1789) accorde à chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne, un statut de municipalité.
En 1790, la séparation en deux com¬munes de St MARTIN et AIGUEZE devient effective.
Les limites entre l’Ardèche et le Gard furent fixées le 17 février 1790. Un nouveau conflit d’intérêts naissait : celui du partage des bois, combustible alors important comme moyen de chauffage, de cuisson ou de commerce.
Ce n’est qu’en 1840 que ce partage fut clôturé et approuvé par le préfet du Gard.
Le gué de Borian sera régulièrement utilisé jusqu’à la construction des ponts de Saint Martin en 1895. Le premier à 5 arches en pierre est emporté par la terrible crue du 28 septembre 1900, l’actuel suspendu date de 1905 et a été inauguré pour son centenaire le 8 juillet 2005.
Construction de nouveaux remparts et de l’hôpital en 1425 – 1430
Afin de protéger le village contre les troupes de « routiers » qui sillonnent encore le pays, les tours furent reconstruites et aménagées en tour de guet pour permettre le contrôle du passage du « gas » (le gué) de Borian.
A cette époque les passages permettant le franchissement des cours d’eaux étaient stratégiques ; les voies de circulation étaient peu nombreuses et les ponts quasi inexistants.
Les murailles et les remparts furent fortifiés ; on aménage la Maison Forte qui jouxte l'église. C'est à cette période que fut construit l'Hôpital.
Le temps des Jacqueries
A partir de 1360 les campagnes s'agitent à cause du poids des impôts (notamment la Gabelle, impôt sur le sel) et de la présence des Anglais, elles se soulèvent contre le roi de France et les seigneurs.
«Un matin du printemps 1382, l'émeute éclate au Pont Saint Esprit, les paysans venus se ravitailler en sel, assaillent le grenier, brisent les mesures, font main basse sur la marchandise».
Les TUCHINS parviennent à s'emparer du château d'Aiguèze en Août 1382 grâce ou à cause de la trahison d'Etienne d'Astier, ils restent à Aiguèze pendant 14 mois. Cette situation inquiète et effraye les habitants. En Octobre 1383, les Tuchins furent chassés et massacrés, le village transformé en ruines.